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Magie à l'écossaise

Deux semaines de camping en Ecosse, à Glencoe et sur l'île de Skye, résumées en un article... J'ai décidé d'aller pour vous à l'essentiel, de ne vous livrer que les moments les plus magiques que nous avons pu vivre. Mais ne vous y trompez pas: oui, l'Ecosse est (très) pluvieuse, oui, il y a des moucherons qui vous assaillent d'un air mauvais (ou pas), oui, il y a tout plein de touristes partout. Maintenant que cette mise au point est faite, je peux passer aux bonnes choses ;-)


Glencoe


Nous avons passé au total six nuits à Glencoe. Cet endroit naturel très célèbre a la réputation d'avoir une météo capricieuse, et il n'a pas manqué à sa réputation! Mais c'est aussi cette alternance de nuages et de soleil qui permet au paysage d'être un tableau changeant, la lumière y coulant par touches au gré de leurs pérégrinations...

Prise par Bao

Une des célèbres Three Sisters

Prise par Pascale

Dans la vallée de Glen Etive, où vivent des hordes de cerfs, coule une rivière...

Prise par Bao

Un petit marais à l'eau tranquille que Bao avait repéré grâce à ses gambadages; quelle ne fut pas notre surprise de découvrir le même point de vue conseillé dans un livre pour photographes!

Un de nos objectifs photographiques en Ecosse était de réaliser de nouveaux "portraits-paysages", ces paysages dans lesquels l'homme s'intègre harmonieusement (du moins c'est le but ;-)). Bao avait repéré une montagne qui l'attirait particulièrement, la Stob Dearg, qui selon ses calculs d'expert devait être illuminée au lever du soleil. Un petit coup d’œil sur la météo nous a permis de choisir le matin en question. Réveil mis à 4h du matin... On espère que la lumière sera au rendez-vous! Arrivés sur place, Bao se met en place et j'attends avec une grosse doudoune d'hiver (ça n'a peut-être pas l'air, mais il devait faire 5 degrés!). On commence à désespérer: les premières montagnes illuminées sont à la gauche de notre promise, et des nuages menacent d'engloutir le soleil levant. Jusqu'à ce que, après presque une heure d'attente...telle une funambule, la lumière commence sa progression diaphane au coin gauche du monstre. Je suis tellement captivée que Bao doit me rappeler d'aller jouer mon rôle de poseuse ;-) Je jette à terre doudoune et pantalon, et court à la rencontre des jeux de lumière que j'aime tant... La lumière progressera petit à petit vers la droite, s'étirera en longueur de bien-être, avant de disparaître en courant vers la droite, sans doute pressée de conquérir de nouveaux cieux. La scène n'aura duré en tout que 5 minutes, peut-être. Mais on était là... Un signe bienveillant de la part de la nature?

Prise par Bao

Cette image est le fruit du montage entre ma meilleure pose (selon Bao ;-)) et le meilleur jeu de lumière observé sur la montagne (toujours selon lui)

Ile de Skye

Notre seconde destination écossaise fut l'île de Skye, sur laquelle nous avons passé 5 nuits. Nous avons été quelque peu été trompés par les photographes (c'est le comble! ;-)), pensant que l'île entière n'était qu'une vaste zone de nature sauvage. Au contraire, nous avons trouvé l'île plutôt civilisée, à part certains endroits bien précis, qui sont justement les endroits les plus photographiés ;-) Mais la météo nous a offert d'avantage de moments de magie qu'à Glencoe, et nous en avons profité! Et surtout, l'île est remplie de moutons adorables accompagnés d'agneaux ultra adorables! Leur pure blancheur était pourtant spoliée par des marques de couleurs différentes peintes sur leur derrière (!), nous rappelant que ces moutons appartiennent à des fermiers, qui comptent bien reconnaître leurs moutons et agneaux pour en retirer un certain profit financier en vendant leur viande... :-(

Un petit portrait-paysage face aux célèbres Quiraing! Le vent était absolument dément, surtout là où j'étais, puisque for the sake of the photo, j'étais au sommet d'une colline... Parfois, je devais m'asseoir à terre pour ne pas m'envoler (si si, je vous jure!)!

Prise par Pascale

L'Old Man of Storr, ce rocher qui se dresse fièrement vers le ciel, attire les foules. Pourtant, vu d'en bas, il ne paie pas de mine... Il faut avoir le courage de monter le chemin ardu de 2 km de long pour arriver au fameux belvédère, qui a vu passer tant de photographes du monde entier! Lorsque nous y sommes arrivés, le soleil de fin d'après-midi jetait de douces lueurs à l'horizon...

Cette image est un panorama réalisé à partir de 4 photos verticales.

Il n'y a pas qu'à Glencoe que nous avons manqué de sommeil par amour pour la lumière :-) Bao avait une fois de plus repéré un point de vue intéressant sur le Quiraing, et nos voisins de camping ont dû avoir des envies de meurtre lorsque notre réveil a sonné à 4h30 (enfin, j'imagine, ça aurait été mon cas en tout cas ;-))! Le ciel est juste parfait, juste assez couvert pour que la lumière ne soit pas trop crue et plus diffuse, ni trop couvert pour ne pas la cacher complètement. Nous avons garé notre voiture le long de la route, et sommes montés vaillamment sur la pente herbeuse, en empruntant les chemins tracés par les moutons, à la recherche du point de vue idéal. Bao est resté à la hauteur du rocher qu'il avait repéré pour son avant-plan, tandis que je suis montée un peu plus haut. Les couleurs étaient juste sublimes, et lorsque des rayons ont percé, nous avons retenu notre souffle...

Prise par Bao

La version de Bao...

Prise par Pascale

...et la mienne!

Soudain, mes yeux se sont portés sur les montagnes en face: la lumière encore rouge venait de les envelopper tendrement de ses bras. Moi qui avait râté le red flash sur le Fitz Roy en Patagonie, j'étais juste aux anges!

Prise par Pascale

Panorama résultant de l'association de deux photographies horizontales

Prise par Pascale

Un peu plus tard, les nuages se battaient avec le soleil...

Heureux du moment que nous venions de vivre, nous sommes redescendu nous réfugier dans notre voiture pour traiter nos photos. Une ou deux heures plus tard, la lumière semblait nous rappeler à l'ordre: "Dehors!"

Prise par Pascale

Vue depuis le sommet du Quiraing vers l'horizon et la mer...

Le matin suivant, malgré notre fatigue, nous avons décidé de réitérer l'aventure, avec cette fois un autre but: réaliser un portrait-paysage. Cette fois, nous n'avions pas eu le temps de repérer à l'avance un promontoire, nous avons donc râté les premières lueurs. Qu'à cela ne tienne, la lumière reste douce et chaleureuse! L'occasion également de tester une nouvelle robe, toujours de chez Elven Forest, créatrices américaines de talent! Cette robe a l'avantage et le désavantage d'être plus aérienne et volatile, ce qui donne très bien à l'image (trouve-t-on), mais qui permet au vent sournois de s'engouffrer de toutes parts, me frigorifiant en moins de deux! (Oui, jouer la modèle, ce n'est vraiment pas une partie de plaisir!) Le temps est volatile, lui aussi, et quand le soleil sort des nuages, il faut se précipiter pour en profiter!

Prise par Bao

Bon ok, j'avoue, si on ne voit pas mes pieds, c'est que je portais encore mes chaussures ;-) Puis, il a plu. Et soudainement, tout a changé. L'atmosphère est devenue plus magique, plus irréelle, plus chaude... Mais moi, j'avais de plus en plus froid. En vrai, j'étais recroquevillée sous mon parapluie en attendant ma mort prochaine (j'imagine déjà les titres dans les journaux ;-)), et en vrai Bao a pris une photo. En faux, il a usé de ses talents sournois de Photoshopper pour substituer un parapluie à une Pascale posant tranquillement quelques minutes plus tôt. Oui, on vous dévoile tout, et tant pis si cela semble moins héroïque et moins "vrai", au moins vous saurez que Bao ne m'a pas maltraitée en me faisant poser sous la pluie :-) (seulement en me faisant poser dans le froid ;-))

Créée par Bao

Et vous, vous préférez laquelle?


Après cette séance photo, nous avons fini par quitter le Nord de l'île pour en explorer le Sud-Ouest, où se situe la chaîne de montagnes (non moins célèbre) des Cuillings. Nous avons expérimenté le camping voté "le meilleur d'Ecosse" selon un certain journal. Très bof selon nous, à part la situation. Dès le premier soir, nous avons pourtant eu droit au meilleur coucher de soleil de tout notre séjour (voté par moi-même) :-) Une bande de nuages s'accrochait aux Cuillings tandis que la lumière devenait de plus en plus chaude. Nous avons sauté dans notre voiture précipitamment pour aller au meilleur point de vue. Je faisais s'arrêter le pauvre conducteur dès que j'apercevais de la beauté. Comme cette cascade dans l'ombre bleutée, avec un pic ensoleillé en arrière-plan... J'adore le contraste des couleurs!

Prise par Pascale

HDR réalisé à partir de plusieurs mesures d'exposition

Puis, nous sommes enfin arrivés à la vallée, celle où se trouve les fameuses Fairy Pools. La lumière était tellement belle que j'étais en extase. Et puis, doucement, le soleil a disparu en-dessous des collines d'en face...

Prise par Pascale

Panorama réalisé à partir de 6 images verticales

Nous nous mettons alors en marche vers les fameuses Fairy pools, ces cascades créant au passage des piscines naturelles d'un bleu profond, qui attirent des baigneurs du monde entier. Pour les éviter, justement, nous avons décidé d'y aller de nuit... Bao est trop fatigué de nos aventures matinales (la séance photo, j'entends), tandis que je me sens emplie d'une fougue d'exploratrice, courant presque au long de la rivière pour découvrir les très nombreuses cascades et piscines, toutes différentes. Au loin, le Black Cuilling dresse sa silhouette sombre et écrasante, et lorsque j'arrive au bout des "piscines", je me sens prise d'un effroi comparable au sentiment de sublime dont je parlais dans l'article précédent: petite, étouffée dans la vallée par ces montagnes noires... j'ai tôt fait de m'enfuir, rebroussant chemin, croisant quelques brebis égarées.

Prise par Pascale

Ma (petite) cascade préférée, dont l'eau s'écrase sur un rocher pour former une jolie robe de mariée! Si vous avez de bons yeux, vous apercevrez même le marié ;-)

Le lendemain, nous sommes retournés dans la vallée dans l'espoir d'y réaliser un portrait-paysage, mais malgré nos longs et pénibles vagabondages sur les flancs d'en face, au milieu des marécages, des orchidées, des bruyères, des sources, des midges et des moutons, nous n'avons pas trouvé de point de vue intéressant, et surtout la lumière s'est cachée, timide, avant même de devenir chaude. Même les cascades avaient perdu leur beauté, car elles portaient moins d'eau, la journée ayant été très sèche. Je ne les reconnaissais même plus... Comme si nous avions vécu, le soir précédent, dans un monde parallèle; comme si la nature nous rappelait la chance que nous avions eue et sa rareté, et nous poussait à ne pas être trop gourmands... D'accord, Mère Nature, nous chérirons d'autant plus tes moments de magie désormais!



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