Le Cerro Torre ou la tête dans les nuages
La promesse de beauté nous a à nouveau menés sur les sentiers du parc national des glaciers! Cette fois, c'est le Cerro Torre qui nous a attirés. Armés de nos sacs de guerre, nous sommes partis vaillamment à sa rencontre! Nous jouons un peu avec le feu, car le mont est connu pour son caractère rêveur: il a souvent la tête dans les nuages... Qu'à cela ne tienne, qui ne tente rien n'a rien! Après une après-midi de marche fatigante, nous arrivons enfin au camping, situé à 500m de la Laguna Torre, au pied du fameux mont. En fin de soirée, nous la rejoignons pleins d'espoir! Nous sommes accueillis par un vent à décorner les boeufs! La lagune s'est transformée en une mer en furie, emplie de vagues qui viennent se fracasser contre les rochers. Le Torre, à son habitude, rêvasse tranquillement dans son oreiller de nuages.
Un instant fugace, une auréole de lumière presque surnaturelle l'illumine...
Sans nous décourager, nous décidons de revenir à l'aube le lendemain. Réveil à 5h. Le camping dort encore, mais j'aperçois, gambadant entre les tentes, ce que j'identifie comme un renard gris d'Argentine... Le ciel est d'un beau bleu intense. Comme endormie, l'eau de la lagune s'est calmée. Pas de vent ce matin.
Mais le Torre a toujours la tête dans les nuages... Ce qui nous empêche de voir le red flash (moment lorsque le soleil, sur le point de se lever, éclaire d'une lumière rouge le haut du mont) tant escompté. Lorsque le soleil vient enfin éclairer la lagune, le vent semble se réveiller à son tour.
La pluie s'y ajoutant, nous assistons à un magnifique arc-en-ciel, traversant la lagune...
Le messager de L'Aurore
Épuisés, nous retournons nous coucher! L'après-midi, nous voyons le carrousel de randonneurs tournoyer sur le chemin du Torre. Tous repartent la mine grisâtre, car le mont ne s'est toujours pas réveillé! Le vent, par contre, est plus fort que jamais. A notre habitude, nous gambadons hors sentiers dans les environs, à la recherche de lieux cachés prêts à nous révéler leur beauté. Nous montons sur une colline boisée faisant face à la lagune. Le soleil éclaire les arbres torturés par le vent, tandis que les montagnes jouent à cache cache dans les nuages...
Nous tentons un modeste portrait paysage, mais le vent devient tellement puissant que nous devons vite quitter les lieux.
Dernier coucher du soleil au Torre. Les nuages s'accrochent obstinément au sommet. Ou est-ce lui qui retient de force les nuages?
De l'autre côté du ciel, un peintre a mis du rose sur sa palette.
Dernier essai le lendemain matin, mais cette fois le ciel est complètement bouché. Le Torre nous aura caché jusqu'au bout son visage... Nous repartons un peu déçus, mais ne regrettons pas notre escapade dans la nature sauvage, qui en tant que telle reste une expérience plaisante. Dernier regard vers des paysages dignes du Seigneur des Anneaux...
Avant de retourner à El Chalten, la ville des trekkeurs...
