Souvenirs bleutés
Ayant à nouveau accès à Internet, il est temps de vous conter nos dernières aventures! La nuit à repris ses droits et plonge les paysages dans le noir pour quelques heures, celles desquelles je vous écris. Après demain, déjà, nous quitterons l'Islande ... La nostalgie nous gagne, ainsi qu'un sentiment de trop peu. Si pour beaucoup de touristes, cinq semaines semblent une éternité, pour nous, c'est beaucoup trop court! Mais trêve de bavardage, je vais vous livrer ici quelques souvenirs bleutés...
Nous sommes donc passés, notoriété oblige, par le fameux cercle d'or!
Si Gullfoss est impressionnante, elle est aussi dure à photographier... On raconte qu'autrefois, des industriels ont voulu y placer un barrage pour produire de l'électricité. Une islandaise a alors menacé de se jeter dans la cascade si ce projet devait se réaliser... Le deuxième site "phare" du cercle d'or est Geysir. En réalité, le geyser que les touristes voient émerger du sol toutes les 5 minutes est le nommé Strokkur, qui s'élève à une vingtaine de mètres de hauteur dans le ciel. Le vent s'amuse à asperger d'eau chaude ceux qui s'approchent de trop, ce qui fut mon cas! J'ai donc pris une bonne douche, recroquevillée sur mon micro (c'est bien connu, un photographe a tendance à protéger son matériel avant son confort!).
Nous décidons de partir loin de la route principale pour nous rapprocher des hautes terres. La Hjalparfoss est une double cascade entourée d'orgues basaltiques, dont une formation m'évoque un grand troll prêt à nous assommer de sa massue!
Nous jouons ensuite avec le diable en empruntant une route cahoteuse pour 4x4 en direction de la ferme de Stöng. La lumière du soir nous offre de beaux paysages...
Le lendemain, une balade sur un petit sentier hasardeux le long d'une rivière nous emmène loin du flot des touristes, à la rencontre de cascades enchanteresses. Pouvoir profiter de l'ambiance de l'endroit seuls et dans un cadre sauvage, sans infrastructures, exulte nos sentiments. Nous restons longtemps à admirer la puissance de l'eau qui se fracasse contre la roche noire, et sa profonde couleur turquoise nous enchante. Elle est peut-être plus petite, mais elle nous aura marqués...
Bao continue jusqu'à la cascade principale, la Bruarfoss, tandis que je retourne d'urgence à la voiture, mon ventre criant famine!
Direction Reykjavik à nouveau, où, comme je l'ai conté dans un précédent article, nous interviewons des volontaires du projet "Meet us, don't eat us". Seeds nous offrant une réduction de 50 pour cent, nous tentons un tour de "Whale watching" (observation des baleines) qui au final m'aura fort déçue: sur les 3h annoncées, deux sont consacrées à naviguer jusqu'à la zone d'observation. Résultat: nous avions à peine vu une queue de baleine et trois dauphins que nous faisions déjà demi tour...
Nous descendons ensuite vers le Sud pour la suite de notre périple. Alors que la lumière était parfaite et que nous nous apprêtions à partir de notre camping pour la Seljalandsfoss, nous nous rendons compte que la batterie de notre voiture est plate et que nous ne pouvons plus démarrer! Gros stress. C'est de notre faute: nous utilisons la batterie de notre voiture pour recharger nos appareils... L'occasion de tester l'hospitalité islandaise: trois hommes étaient soudainement occupés à pousser notre voiture puis à lui donner des chocs électriques! Nous restions pantois devant leur savoir-faire et leur gentillesse. Une fois le moteur en route, nous avons été obligés de rouler pendant une heure pour faire recharger suffisamment la batterie. Finie la belle lumière... Mais finalement, la Seljalandsfoss de nuit n'est pas si mal non plus! Les mariés se pressaient pour leurs photos du jour J!
Nous retournons ensuite de jour pour admirer les arc en ciel se formant dans ses volutes de brume. La cascade est très touristique et trop aménagée, mais sa beauté intrinsèque l'emporte...
La Skogafoss attire tout autant les foules. Nous découvrons qu'un sage indien et son aigle veillent sur elle... Les verrez vous?
Nous terminons la journée par la langue de glacier Solheimajökull. Nous sommes effrayés par la vitesse de sa fonte. En une dizaine d'année, elle a reculé de quelques kilomètres... La glace noircie par le sable s'effrite en un écoulement constant.
Prochaine destination: Dyrholay! Nous l'admirons depuis la plage de sable noir du Reynisfjara, au coucher du soleil.
Un bébé sterne arctique nous tient compagnie... jusqu'à ce que la pluie nous fasse fuir!
Le camping de Kleifar Mörk nous donne un instant l'impression d'un paradis. Vers 10h, nous étions la seule tente restante, avec pour nous tenir compagnie des grives mauvis qui n'hésitaient pas à venir faire leur toilette à l'entrée de notre tente! Une magnifique cascade se trouve à quelques mètres du parking. L'occasion de quelques photos, avant que les touristes n'arrivent...
Le canyon de Fjardrargljufur nous offre des formations rocheuses insolites, mais la lumière n'est pas au rendez-vous...
Dans notre prochain article, nous vous conterons la magie du Jokulsarlon et notre rencontre avec des rennes! :-)