Depuis les fjords de l'Ouest
Me revoici! :) Eh oui, nous avons trouvé un camping de luxe où il y a du wifi... Que s'est-il passé depuis notre escapade nocturne aux cascades enchanteresses? Eh bien, nous avons roulé jusqu'à la péninsule de Vatsnes où nous espérions voir des phoques de près (c'est l'argument touristique de la région), mais nous avons dû nous contenter de tâches blanches sur des récifs au loin (qui avec notre zoom s'avéraient être effectivement des phoques adorables se dorant au soleil dans des positions burlesques, mais pas de quoi faire une photo potable vu la distance...). Nous avons ensuite fait un bon bout de route jusqu'aux fjords de l'Ouest, en passant par des routes à faire frémir les plus impétueux (chemins de terres cabossés garnis de graviers avec un soupçon de pierres, le tout en pente au bord de ravins avec son lot de tournants et de chars en sens inverse) pour atterrir dans le camping ultra bondé de Flokalundur. La raison de notre venue ici? La majestueuse cascade de Dynjandi, la plus grande des fjords de l'Ouest! A notre habitude, nous y allons au coucher du soleil.
Bao se sent tout petit face à la puissante cascade!
Quant à moi, je m'émerveille des couleurs chaudes qui envahissent le fjord en face...
Le chemin du retour vers le camping nous offre encore d'autres merveilles.
La nuit, les brumes s'emparent des paysages...
Le camping a ses avantages et ses défauts. Au rayon avantages, se situe au premier rang la liberté: pas besoin de réserver, on arrive à l'heure qu'on veut, on repart à l'heure qu'on veut, on va dormir à l'heure qu'on veut, bref, vous l'avez compris, pas d'horaire pour nous brider, ce qui nous convient fort bien ;) Surtout lorsqu'on vit la nuit! Autre avantage: celui de circuler en voiture et d'avoir toujours tout le nécessaire à portée de main. On a faim? Mangeons! Peu importe où ni quand. Notre petit réchaud fait des merveilles. Passons maintenant aux défauts, qui nous ont littéralement sautés au visage à Flokalundur: l'oppression des autres campeurs. Quand votre tente est casée sur un centimètre carré entre une autre tente et la voiture de quelqu'un d'autre, que le matin on se fait réveiller par des gens qui marchent et parlent autour de la tente (malgré les boules quies), qu'on prie pour que les gosses du voisin ne nous marchent pas dessus ou ne se prennent pas les pieds dans les fils de la tente (parce qu'il y a plein de gosses blonds (les islandais sont tous blonds)), on n'a qu'une seule envie: s'enfuir en courant ou s'enfoncer sous terre. Nous nous sommes enfuis en voiture. Nous avons désespérément cherché un coin pour juste nous reposer dans la voiture, seuls. Eh bien figurez-vous que les touristes ont une très sale habitude: dès qu'une personne a la malheur de s'arrêter quelque part, comptez deux minutes top chrono, et un touriste viendra voir ce qu'il y a de si intéressant pour que quelqu'un s'arrête. Nous étions donc tranquillement sur un bête parking à côté d'une laide centrale électrique. Deux minutes après, deux 4x4 ont débarqué, les touristes sont sortis pour prendre en photo les panneaux d'informations, et s'étaler au soleil sur l'herbe. On a re-fui. Nous sommes allés au camping de Talknafjordur, en espérant qu'il soit moins prisé que le précédent. Il l'était tout autant, mais plus grand, donc mieux réparti. Nous avons trouvé l'emplacement idéal pour des solitaires de notre trempe : près d'un marais sous l'empire des sternes arctiques, qui chassent vaillamment les envahisseurs humains à coups d'intimidations très convaincantes, puisqu'elles se jettent sur les têtes des passants, bec en avant! Les malheureux derniers arrivants ont dû se placer à côté d'elles: dès qu'ils sortaient de leur camping car, ils se faisaient attaquer! Ce soir-là fut l'occasion d'un petit portrait esthétique au coucher du soleil...
Et voilà celle (ou celui) qui nous a tourné autour durant la séance photo (sans doute étions nous trop proches de son nid! Mais ses intimidations à lui sont nettement moins convaincantes! ;)
Le lendemain, nous voilà en route pour la péninsule de Latrabjarg, connue pour ses falaises aux oiseaux. C'est mon anniversaire mais aussi la fête nationale belge, nous n'échappons donc pas à la fameuse drache nationale! Les falaises nous "accueillent" avec un vent glacial à écorner les bœufs. Heureusement que les macareux moines et les pingouins torda sont là pour nous réchauffer le cœur!
Les oiseaux sont présents par milliers et leur vacarme est plaisant aux oreilles. Nous allons nous réfugier au camping de Breidavik, où pour l'occasion nous nous payons un restaurant (tout est affreusement cher ici). L'occasion d'une petite réflexion aussi, puisque nous mangeons de l'agneau: assumons-nous réellement la provenance de ce que nous mangeons? Faisons-nous réellement le lien entre le morceau de côte saignante dans notre assiette et la boule de poil adorable devant laquelle nous nous attendrissons? Pas sûr... Le soir, le soleil me fait un cadeau d'honneur en sortant des nuages et en éclairant la plage et ses alentours d'une lumière dorée divine... Je m'arrête devant les fleurs, encore perlées de gouttes de pluie, illuminées par tant de chaleur inattendue. Les touristes se questionnent autour de moi: mais pourquoi prend-t-elle en photo des pissenlits?? Oui, c'est la beauté du quotidien, la beauté du petit et du caché, que peu de gens estiment ou prennent le temps de voir... Petite pensée pour Carole Reboul, qui doit elle aussi se trouver en Islande en ce moment, courbée devant les merveilles des fleurs islandaises...
Le contact entre la pluie restante et la chaleur du soleil crée un bel arc-en-ciel au-dessus des collines environnantes...
Les couleurs que prend le ciel sont d'une beauté sublime...
Et changent de minute en minute...
Au loin, repérerez-vous le petit Bao vénérant le jour qui se couche? (plus prosaïquement, il me faisait signe ;))
Le soleil finit par se faire avaler par les vagues, mais quelques couleurs témoignent encore de son passage récent...
Je vous quitte sur ce souvenir doré, car aujourd'hui il a fait gris ;)