Les religions se mettent au vert, avec Martin Palmer

Vous souvenez-vous d'ARC (Alliance of Religions and Conservation), dont Fazlun Khalid a été l'ambassadeur pendant 5 ans? Eh bien, nous avons été interviewer son secrétaire général, Martin Palmer, au siège de l'association à Bath!

Martin Palmer, secrétaire général d'ARC

Martin Palmer est lui-même de confession anglicane (la version anglaise du christianisme), et un grand passionné de la Chine et du Taoïsme. Il a également publié un livre sur l'architecture des villes anglaises, profondément inspirée de schèmes religieux. Il apparaît régulièrement à la BBC. Mais c'est principalement pour parler de son association ARC que nous l'avons rencontré!

Alliance of Religions and Conservation

ARC fut fondée en 1995 par le Prince Philippe d'Angleterre. C'est une association religieusement neutre qui aide les religions majeures du monde à développer des programmes environnementaux basés sur leurs propres enseignements, croyances et pratiques. ARC travaille actuellement avec 12 religions: le Bahaïsme, le Bouddhisme, le Christianisme, le Confucianisme, l'Hindouisme, l'Islam, le Jaïnisme, le Judaïsme, le Shintoïsme, le Sikhisme, le Taoïsme et le Zoroastrisme.

Pourquoi travailler avec les religions sur la question écologique?

Eh bien, la première raison pratique est que les croyants de ces religions rassemblent environ 80% de l'humanité, et que ces institutions religieuses détiennent 7% des surfaces habitables de notre planète. On a tendance à oublier que la majorité de l'humanité est croyante!

Bon, ce graphique (de l'Encyclopedia Britannica) date un peu (2005), et on sait qu'il est très difficile de faire des statistiques sur les croyances des gens, mais il donne au moins un ordre d'idées!

Et toutes ces religions comportent, d'une manière ou d'une autre, une dimension écologique, dans le sens où elles appellent à prendre soin du monde naturel, parce que celui-ci a été créé par un Dieu, ou parce qu'il est constitué de dieux, ou encore par compassion pour les êtres souffrants, etc. Les raisons sont presque aussi nombreuses que les religions. Et cette diversité est très précieuse et riche, nous dit Martin Palmer! Quelle tristesse si tout le monde disait la même chose... Vous pouvez découvrir ici les dimensions écologiques des différentes religions partenaires.

De plus, les religions savent comment parler aux gens, en utilisant la forme des récits. Les histoires, nous dit Martin Palmer, touchent le cœur des gens, bien plus que des faits scientifiques qui les laissent froids.

Toutes ces raisons font que pour Palmer, les religions sont un partenaire incontournable pour répondre au défi écologique!

Exemples d'actions

ARC aide par exemple ses différents partenaires religieux à se rendre compte du patrimoine naturel qu'ils possèdent déjà, de sa valeur en termes de biodiversité ou autres, et les invite à le protéger activement plutôt que passivement. C'est le cas pour les forêts sacrées qui entourent systématiquement les sanctuaires shinto au Japon, mais aussi pour les jardins des cimetières chrétiens en Angleterre, ou encore les montagnes sacrées des monastères bouddhistes et taoïstes en Chine, victimes du tourisme.

ARC aide son partenaire shinto au Japon à protéger activement les forêts sacrées autour de leurs sanctuaires, et l'encourage à utiliser du bois provenant de forêts gérées durablement pour la reconstruction de leurs portails et sanctuaires qui se fait traditionnellement tous les 20 ans.

Sur base des textes sacrés de leur religion, ARC aide également ses partenaires à remettre en question certaines traditions devenues néfastes en ce nouvel âge moderne, comme l'utilisation de parties d'animaux d'espèces actuellement en danger dans la médecine traditionnelle chinoise, peu compatible à présent avec le principe de l'équilibre mis en avant dans le Taoïsme et du Bouddhisme. Et tant d'autres exemples, que vous pouvez découvrir ici!

Merci à ARC pour leur accueil et leur fabuleux travail!