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Place aux insectes !

Notre ami François n’était pas seulement notre guide et interprète, mais également un de nos intervenants ! En effet, il est le porteur d’un projet novateur, qu’il a appelé Entologics, et qui souhaite remplacer les farines de poisson, actuellement utilisées comme source de protéine dans l’alimentation des poissons, des poules et des cochons d’élevage, par de la farine d’insectes. Il nous a fait visiter les premières expérimentations de production de ses mouches au Brésil, en compagnie de Daniel Alano. Nous en avons profité pour visiter un autre élevage d’insectes à côté, destinés à la nourriture des animaux domestiques exotiques, par Reinaldo Zaleski.


François Jordan Rozwadowski

Le projet Entologics


Ce projet vise à répondre à différents défis environnementaux actuels. Le premier est l’érosion des ressources naturelles provoquée par l’élevage. En effet, actuellement, les cochons, poules et poissons ont comme principales sources protéiniques soit de la farine de soja, soit de la farine de poissons pêchés dans l’océan. Or, les cultures intensives de soja contribuent à la déforestation. Quant aux océans, ils sont vidés de leurs poissons ! Le projet Entologics vise à diminuer l’impact écologique négatif de ces deux sources de protéine en en ajoutant une troisième qui constituerait une alternative au moins partielle : les insectes. Qui, par ailleurs, sont un des aliments naturels des poissons, des poules et des cochons.


Le deuxième défi environnemental auquel Entologics vise à répondre est celui de l’immense quantité de déchets produite aujourd’hui par l’industrie agro-alimentaire, et qui n’est pas valorisée. L’idée est donc de nourrir les insectes avec ces mêmes déchets, créant ainsi une économie circulaire où rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! De plus, les déchets qui auront été digérés par les insectes pourraient également être utilisés comme engrais naturel pour l’agriculture.


Ce projet vise enfin à mettre à l’honneur le rôle que les insectes, en tant que partie de la biodiversité terrestre, peuvent jouer !


Un élevage intensif d’insectes ?


Mais quelle forme prendra cet élevage d’insectes ? Concrètement, les insectes seront dans des hangars tempérés, dans des casiers où ils passeront leur temps à manger des déchets. On peut penser que cette forme d’élevage constitue un élevage intensif et serait donc non désirable. Cependant, François soutient que si l’élevage intensif n’est pas du tout adapté à des animaux comme les poules, les cochons ou les vaches (et même les poissons), dans le cas des insectes, il est au contraire le plus adapté ! Les insectes aimeraient en effet la chaleur, la promiscuité, et manger toute la journée (à leur rythme of course), dans le noir, sans prédateurs pour troubler leur festin, serait plutôt un paradis pour eux !


Mais parler « des insectes » est imprécis : bien sûr, ce n’est pas le cas de tous les insectes, mais c’est en tout en cas le cas de la mouche que François a sélectionnée pour son projet ! En réalité, le vers n’arrivera jamais au stade de la mouche, et sera tué avant pour être transformé en farine ! Le choix du processus d’abattage est encore en réflexion, mais l’idée est de faire souffrir le moins possible les vers dans la mesure du possible. François s’intéresse au bien-être des insectes notamment pour une question de rentabilité et de qualité : si l’insecte ne se sent pas bien, soit il mourra, soit il s’enfuira, soit il se nourrira mal et sera de mauvaise qualité.



Réflexions


Dans notre projet, nous définissons plusieurs raisons de protéger la nature, qui correspondent à plusieurs positions philosophiques. Comment ces différentes positions verraient le projet Entologics ?


Les promoteurs du bien-être animal se demanderaient : peut-on faire n’importe quoi avec des insectes ? Souffrent-ils ? Peter Singer, le chantre de la non-souffrance animale, ne semble en tout cas pas trop s’inquiéter pour eux (voir son article). Les prudents voudront tout de même minimiser la souffrance générée par cet élevage sur les insectes.


Pour les promoteurs des droits des animaux, que les insectes souffrent ou non n’est pas la question : ils seraient contre l’exploitation animale par principe, d’autant plus que les insectes sont ici utilisés pour nourrir les animaux d’élevage.


Par contre, pour ceux qui s’inquiètent plutôt pour la survie de l’espèce humaine, l’alternative des insectes est séduisante : elle permet de continuer à manger de la viande en minimisant l’impact environnemental sur les forêts et sur l’océan.



La question de l’utilisation des insectes dans notre alimentation, de manière directe ou indirecte, est moderne et ne manquera pas d’alimenter les débats ! Merci à Daniel et à Maya pour leur hospitalité, et à François pour l’interview !

Une orchidée que Daniel nous a montrée sur son sitio :-)


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